Loris Gréaud - Cellar Door

Publié le par mélanie

Palais de tokyo - métro 9, Iéna
Jusqu'au 27 avril 2008

Pour ma première note de blog je vais commencer par l’exposition présentée actuellement au Palais de Tokyo : Cellar Door, de Loris Gréaud. (Pour la modique somme de 1€, qu’il est bon d’être étudiant en arts)

On entre d’abord par une porte sectionnelle noire (semblable à une porte d’entrepôt) qui s’ouvre automatiquement à notre présence. A droite de cette porte d’entrée, des inscriptions argentées sont affichées sur le mur : portée et texte introductif de l’œuvre. Le texte est poétique, et nous fait comprendre l’intention de l’artiste : faire imaginer et rêver le spectateur. Cellar Door est « plus une usine à rêve qu’une usine qui rêve » et se présente comme un espace temps indéfini, qui devrait alors laisser place aux inventions mentales du public. Les notes de musiques sont, quant à elle, les extraits de partition de l’opéra Cellar Door (dont le CD à été mis à la vente).

En entrant, l’ambiance est sombre, sans être pesante. Un fond sonore s’entend en permanence, comme des bruits de machines, d’installations, et parfois, des notes furtives de piano. Dans le hall d’entrée, une porte s’ouvre à droite vers une sculpture faite de néons (il s’agirait du plan du palais de Tokyo froissé et dons les plis du papier seraient matérialisés pas les néons blancs de la sculpture). L’effet des miroirs disposés au dessus et en dessous provoque une sensation d’infini qui exacerbe l’effet des néons, l’espace et la profondeur de l’œuvre.



Juste à côté, contre le mur qui fait alors, tout au bout, face à la porte d’entrée : un distributeur de bonbons. Pour 2€, un sachet de « Celador, a taste of illusion ». Un goût d’illusion ? Il faudra essayer ça à la fin.

En continuant à gauche cette fois, on passe à coté de la salle des machines, qui contrôle les installations électriques. Et en longeant le couloir, on arrive dans un autre hall, recouvert d’une moquette aux motifs géométriques.

 


 

Sur le mur à notre gauche, une meurtrière qui nous laisse voir une salle de cinéma vide, et juste à coté de cette fente, un écran est accroché et diffuse un film étrange (qui semble aboutir sur la création d’une constellation).

Deux ouvertures s’ouvrent à nous. En passant par l’une d’entre elles, on traversera une peinture murale architecturale (éclairée par des lumières fluorescentes bleues) et nous mènera vers une forêt d’arbres noircis par de la poudre à canon, à la fois morbides et poétiques…



En montant l’escalier situé au bout de cette forêt, on trouve alors un dispositif bien curieux, appelé « Film pour le vide » … gesticulateurs s’abstenir, si l’on veut voir la projection, il ne faut pas bouger : la salle est équipée de détecteurs de mouvements… Loris Gréaud a peut-être demandé à ce que les vigils ne s’arrêtent pas de marcher dans la salle, en tout cas, nous n’auront pas eu la chance de pouvoir visionner ce film… De même, il est peut-être intéressant de se pencher sur les réactions du public : combien de temps va-t-il tenir dans la salle et essayer de voir cette vidéo ? En l’occurrence, la plupart auront très vite abandonné… Dans tout les cas, il s’agissait peut-être d’un test de la part de l’artiste… et la vidéo reste un mystère à ce jour !

 

 

L’autre coté expose une multitude de dispositifs ; vidéo (cette fois ci, pas de détecteurs de mouvements, mais il faut arriver à la bonne tranche horaire pour le voir), une sorte de « mangeoire design » (pardonnez l’expression; cette installation me fait penser à une autre de ses oeuvre dont j'ai lu une description: "Eye of the Duck", une mangeoire qu'il avait conçu spécialement pour un canard... c'est peut-etre bien elle ici), une plantation, des tableaux de l’exposition, et des sculptures étranges, semblables à des bulles lumineuses éclatées, coulant doucement sur le sol…


 

Si les dispositifs ont pour moi un intérêt esthétique, il m’est difficile d’imaginer vraiment, de « rêver » comme on est supposé le faire pendant la visite… Sûrement parce que le lien entre ces œuvres, le fil conducteur, est tout de même assez difficile à trouver ?

On peut imaginer l’exposition comme un monde parallèle, sans lien avec le nôtre, un espace-temps différent, et déréglé… c’est ce que je me dis pour m’expliquer aussi le fait que le lien soit si obscur (on peut toujours penser que c’était intentionnel, non ?)

Après quelques recherches, j’ai découvert que Loris Gréaud s’est plutôt bien inspiré de ces prédécesseurs… certains critiquent vivement cela, moi je dirais que qu’il faut bien s’inspirer de quelqu’un ou de quelque chose… reste à savoir si le sujet est lui, innovant ou non ? Ou bien, si le sujet est le même, l’a-t-il traité autrement ? Ce qui me déplait le plus, c’est de savoir que le match de paint-ball organisé (environ toutes les 20 minutes, dans une grande cage de métal lourd grillagée, près de la peinture murale) a été joué avec deux types de peintures bleues : le Bleu Klein, et le M46… un bleu dont Loris Gréaud a déposé le brevet en 2004, référence à une constellation portant ce nom. Pourquoi du bleu, comme Klein ? Et pourquoi faire aussi comme Kurt Schwitters et sa Merzbau et appeler son terrain de paint-ball « Merzball » ? Face à cela, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il prend l’originalité de ses modèles pour se l’approprier…


En partant, on repasse alors à côté du distributeur de bonbons ; un petit sachet de billes plates colorées, ça ressemble à des bonbons au miel, aux fruits rouges, à la pomme… mais ce n’est rien de tout ça ! Ce n’est qu’une apparence, qui n’a aucun goût... A taste of illusion, of course !

Rien de tout cela n’est réel, et il faut voir cette exposition comme un monde à imaginer et à développer… si certains moments nous le permettent, d’autres ne nous laissent que face à un vide sans invitation au rêve, une « illusion »…

 

Publié dans Expo

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